De
gauche à droite: Les présidents du Rwanda Paul Kagame, de la Tanzanie
Jakaya Kikwete, de l'Ouganda Yoweri Museveni et de la RDC Joseph Kabila
à l'ouverture du sommet des chefs d'Etat de la Conférence
internationale sur la région des Grands Lacs à Kampala, le 7 août 2012.
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« S’opposer à la proposition du président Tanzanien d’un dialogue entre
la RDC, le Rwanda et l’Ouganda et leurs rébellions respectives, c’est
s’opposer à l’avènement d’une paix durable dans la région des Grands
Lacs », a affirmé, ce mardi 4 juin à Kinshasa, l’ambassadeur de la
Tanzanie en RDC, Emedy Ngaza. Il a rejeté toute idée, pour
Dar-es-Salam, de s’excuser auprès de Kigali, qui a protesté contre
cette proposition faite dimanche 26 mai à Addis-Abeba, en marge du
sommet de l’Union africaine.
La déclaration du président Tanzanien n’a rien de polémique, a estimé l’ambassadeur tanzanien.
«
D’ailleurs, elle a été saluée en RDC, par l’Ouganda ainsi que par le
secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon. Cela signifie tout
simplement que les belligérants s’engagent à dialoguer pour que la paix
soit restaurée», a-t-il poursuivi.
Emedy Ngaza a souligné que son pays n’est pas en crise diplomatique avec le Rwanda:
«Il s’avère que la déclaration n’a pas été bien
accueillie par les autorités rwandaises. Mais, il est un fait que la
Tanzanie et le Rwanda font toujours partie de la communauté des Etats
de l’Afrique de l’est.»
La Tanzanie a offert son assistance dans les négociations entre le
gouvernement et les rebelles burundais, a rappelé le diplomate
tanzanien.
«Et actuellement l’ordre a été restauré au Burundi grâce aux négociations qui se sont tenues à Dar-es-Salam et à Arusha», a-t-il poursuivi
, insistant sur la nécessité pour la RDC de négocier avec le M23, le Rwanda avec les FDLR et l’Ouganda avec l’ADF/Nalu.
Pour sa part, l’ambassadeur du Rwanda à Kinshasa, Armadin Rugira a
réaffirmé la position de la ministre rwandaise des Affaires étrangère,
Louise Mushikiwabo, qualifiant d’«aberrants» les propos du président de
la Tanzanie.
Les FDLR sont
« un groupe de génocidaires qui ont quitté le pays
après avoir participé à l’élimination de plus d’un million de Rwandais.
Ceux qui pensent que le Rwanda devrait s’asseoir à la table de
négociations avec les FDLR ne savent pas de quoi ils parlent », avait déclaré la semaine dernière la chef de la diplomatie rwandaise à RFI.